Factrice à Willgottheim, Sabine Wernette pratique le tennis de table depuis son plus jeune âge. Après avoir côtoyé le haut niveau, la jeune femme licenciée à Hochfelden a toujours des ambitions et rêve secrètement d’évoluer avec ses deux fils, Maël et Roméo.

Tout juste établie à Nordheim avec son compagnon, Nicolas Muller, et ses deux enfants, Maël et Roméo, Sabine Wernette reste fidèle à son club de toujours, le Zorn Tennis de Table Hochfelden.

« Mon jeu est basé sur le contre, face à des adversaires masculins »

Avec les filles du club, elle a connu la Nationale 2 jusqu’en septembre dernier, avant d’y renoncer la mort dans l’âme en raison de sa situation professionnelle.

« Les matches se déroulent le samedi en fin d’après-midi, mais je travaille le matin. Avec les longs déplacements, c’est devenu trop compliqué », regrette celle qui a goûté plusieurs fois à la compétition nationale.

Depuis la rentrée, Sabine Wernette a donc pris la décision d’évoluer avec l’équipe… masculine, ce qui n’est pas pour lui déplaire. « Mon jeu est basé sur le contre, face à des hommes. Ça va beaucoup plus vite, je peux davantage m’appuyer sur mon jeu », sourit la jeune femme.

En Régionale 3 Alsace, les déplacements sont plus adaptés aux horaires de la factrice. « On se déplace juste sur le territoire, je peux mieux gérer mes samedis et j’ai surtout plus de disponibilités pour mes enfants. » Sauf que ces derniers suivent déjà les traces de leur maman.

Sabine Wernette replonge ainsi dans son passé quand, à l’âge de ses enfants, elle était en immersion totale dans le tennis de table.

« On n’avait pas trop le choix. C’était foot, hand ou tennis de table. Très jeune, j’ai suivi mon frère qui avait opté pour ce dernier sport » raconte-t-elle.

Comme beaucoup de ses camarades de classe, elle s’était essayée auparavant à plusieurs activités, mais entre la natation et la flûte traversière, elle a adopté la petite balle de ping pong.

Du sport études de Haguenau au CREPS de Nancy

Au sein du Zorn TT, elle prend vite du galon et se fait remarquer pour ses qualités. Le collège des Missions Africaines à Haguenau l’accueille en section sport études en 6e et 5e. Elle se dirige ensuite vers le CREPS de Nancy (4e et 3e ).

Son premier podium date de 1998 : à quinze ans, elle remporte le titre de championne d’Alsace par équipes. Déjà, elle pointe son nez en championnat de France (N2), un moment managé par Christian, son papa.

Après la relégation de cette formation en Prénationale, Sabine Wernette choisit de changer d’air : l’Électricité de Strasbourg lui ouvre ses portes pour une nouvelle aventure en N2.

Mais Hochfelden restera son port d’attache. Lorsqu’elle a été rappelée pour encadrer les jeunes talents, elle n’a pas hésité une seule seconde.

Conseils précieux

Les jeunes talents du Zorn TT que Sabine Wernette chérit, couve, encadre au quotidien s’appellent Maël et Roméo. Ses deux garçons font figure d’espoirs de la spécialité.

« À dix ans, Maël fait partie des meilleurs pongistes du Grand Est, il est champion d’Alsace U11. Roméo (8 ans) a plus de qualités peut-être, il est lui aussi titré dans sa catégorie d’âge », relève fièrement la maman.

De quoi occuper les journées de la petite famille, d’autant que les deux garçons sont aussi passionnés de football, sport qu’ils pratiquent au FC Zornthal.

La famille Muller-Wernette est d’ailleurs bien ancrée dans cette commune (Christian, le papa de Sabine, est aussi trésorier de l’association) et l’air du pays de la Zorn lui convient bien.

Avec l’équipe masculine qu’elle vient d’intégrer, Sabine aimerait bien atteindre la Nationale 2. Surtout qu’elle ne songe aucunement à sa reconversion pour le moment.

« Je continuerai à jouer tant que je pourrai, acquiesce la jeune femme. Mon objectif serait d’évoluer dans la même équipe que mes enfants. Ce serait sympa. »

Comme dans cinq ans, les deux garçons pourront jouer avec les seniors, la chose n’est surtout pas impossible. Avec le renfort de Nicolas, le papa de Maël et Roméo, pongiste au Racing (Régionale 1), l’équipe aurait fière allure.

Mais, en aucun cas, Sabine Wernette ne se voit revêtir le survêtement d’entraîneur.

« Je n’ai pas cette envie d’entraîner mes propres enfants. La relation ne serait pas la même qu’avec les autres joueurs », pense la factrice de Willgottheim.

Néanmoins, elle saura transmettre ses précieux conseils à Maël et Roméo pour les mettre sur la voie, pour leur permettre de devenir peut-être ainsi des champions. Des conseils précieux pour que le ping réponde longtemps encore au pong dans cette famille de passionnés.