Les Jeux de la 31e Olympiade s’ouvriront vendredi prochain à Rio. Parmi les 28 disciplines au programme des JO 2016, figure le tennis de table. A quatre jours de son départ vers le Brésil, la pression monte chez la Savernoise Corinne Stoffel, seule Française retenue pour arbitrer les compétitions de tennis de table, un sport qu’elle connaît sur le bout des doigts.

A partir du 6 août , début des compétitions de tennis de table. Ce n’est pas à table, raquette à la main que Corinne Stoffel se mettra en évidence, mais dans la peau d’un arbitre international. En effet, la native d’Altenheim, licenciée à Zorn TT/Hochfelden, qui a dans ses bagages une dizaine de participations majeures, de niveau mondial, que ce soit championnats ou coupes du monde, par équipes ou individuels, voit son rêve se concrétiser : arbitrer aux Jeux Olympiques.

« Quand j’ai enfilé les pulls, c’est là que j’ai ressenti une émotion »

« C’est la consécration suprême, le summum d’une carrière, un rêve qui devient réalité », raconte la manager des ventes d’une boulangerie à Saverne. Ils sont seulement 26 sélectionnés par un comité de la Fédération internationale, dont sept Européens, pour officier lors des quatre compétitions de tennis de table (épreuves hommes et dames, par équipes et individuels). « Les Jeux Olympiques, je les ai toujours regardés à la télé. C’est en 2000, à Sydney, quand j’ai vu à la télé le Français Bernard Barbier arbitrer la finale individuelle, que je me suis mise à rêver. Je me suis dit, pourquoi pas moi un jour à sa place ? » raconte Corinne Stoffel, qui s’envolera mardi, depuis Francfort, pour Rio, via Sao Paulo.

Tout s’est accéléré ces derniers temps. Les notes, en anglais, apportées par courrier spécial, se sont accumulées dans la chambre de Corinne, qui a dû se faire vacciner contre le virus Zika. Mais c’est quand elle a ouvert le paquet contenant les polos officiels, siglés France, que la pression est vraiment montée d’un cran. « Quand j’ai enfilé les pulls, c’est là que j’ai ressenti une émotion. Je me suis dit, tu vas vraiment participer aux Jeux ! »

Au comptoir de la boulangerie aussi, les gens sont de plus en plus nombreux à lui parler des JO. Mais Corinne Stoffel, l’une des meilleures arbitres de tennis de table au monde, la première femme française à officier aux JO, essaie de ne pas trop y penser, même si l’erreur est interdite. « Vous imaginez, des athlètes qui se préparent depuis quatre ans pour cette échéance et qui verraient une médaille s’envoler sur une erreur d’arbitrage... », lance-t-elle. Oui, il faudra être concentrée à fond, beaucoup plus qu’aux championnats du monde.

Soutenir les athlètes, nageurs ou handballeurs français

Sur place, tout est organisé dès l’arrivée à l’aéroport de Rio, où une sortie spéciale est réservée aux officiels. Pendant toute la durée des compétitions de tennis de table, si elle est logée aux frais de la Fédération internationale, elle touchera 100 dollars (environ 90€) par jour pour ses repas. Concernant les autres disciplines, si elle a envie de soutenir les athlètes, nageurs ou handballeurs français, Corinne Stoffel devra payer son billet d’entrée.

En attendant, la pression monte tout doucement chez l’arbitre internationale qui s’apprête à vivre un rêve d’enfant en participant aux Jeux Olympiques.